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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 6.djvu/347

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CAG

plus puissamment à l’attention. En 1798, il fut nommé professeur de mathématiques à l’école militaire de Modena, où il forma un grand nombre d’élèves dont les talents promettent un bel avenir à l’Italie. Plusieurs sociétés savantes, parmi lesquelles figurent, en première ligne, les instituts de France et de Bologne, l’admirent dans leur sein. Porté, en 1800, à la présidence de la société italienne, il en exerça les fonctions jusqu’à sa mort, arrivée le 6 août 1818. Non moins heureux dans l’art d’exposer les principes des sciences que dans ses tentatives pour en reculer les limites, Cagnoli rendit d’éminents services à celles dont il s’occupait, en les popularisant par des publications que leur méthode et leur clarté ont à juste titre rendues classiques. Tels sont : 1° sa Trigonometria piana e sferica, 1785 (approuvée par l’académie des sciences de Paris), 2e édit. qui est la plus estimée, Bologne, 1801, in-te, fig. Chompré en a donné une traduction française sous ce titre : Traité de trigonométrie rectiligne et sphérique, Paris, 1781, in-t°, fig. ; avec des augmentations, ib., 1808, in-«1°, 2° Ses Sezioni coniche, Turin, 1802, in-8°. 5° Ses Notions astronomiques adaptées à l’usage commun, pour vulgariser les résultats essentiels de cette science sans descendre dans le labyrinthe des calculs, et plus encore sans avoir recours aux formules de la haute analyse. Ses Observations météorologiques de 1788 à 96, et son Mémoire sur la figure de la terre (publ. dans le t. 6 des Transactions de la société italienne, Vérone, 1792), appartiennent à un ordre plus élevé. Ce dernier ouvrage surtout est remarquable. L’auteur y propose une méthode pour déterminer la figure de la terre, d’après les occultations des étoiles par la lune. Ce mémoire fit d’abord peu de sensation. Mais, en 1819, Baily le lit réimprimer il Londres, afin de le distribuer à ses amis ; et une note mise dans le Philosophical Magasine de mai 1822, et dans la Bibliothèque universelle de juillet suivant, a l’occasion de l’analyse des tables astronomiques du même Baily, rappelle à l’attention des astronomes ce beau monument du génie de Cagnoli. Le recueil de mémoires présentés à l’académie des sciences par les savants étrangers renferme de Cagnoli une Méthode pour trouver la situation de l’équateur d’une planète, et obliquité de l’écliptique par rapport à la révolution du soleil et de la lune (t. 10, année 1783). Sa vie a été publiée par J. Labus, mais on a reproché à ce biographe quelques inexactitudes. (Bibliot. ital., n° 38, p. 247)

Val. P.

CAGNOLO (Jérôme), jurisconsulte italien, né d’une famille distinguée, à Verceil, eu 1492, reçut le bonnet de docteur dans l’université de Turin, y occupa, un peu plus tard, la chaire de droit romain, puis fut appelé le gouvernement de Venise à l’université de Padoue (et non de Pavie, comme l’a écrit Tiraboschi). C’est en cette ville qu’il mourut, en février 1351, avec le renom d’un des jurisconsultes les plus savants et des professeurs les plus diserts de l’Italie. Denis Simon dit, dans sa Biblioth. hist. des auteurs de droit, que Cagnolo « avait le talent de tendre intelligibles les choses les plus obscures. » Toutefois il semble avoir tenu plutôt à la lettre des ordonnances et des compilations justiniennes qu’aux principes d’une science transcendantale. La hauteur et la fécondité des vues n’eussent point compensé à ses yeux la témérité d’une innovation. Aussi son mérite n’est-il que celui d’un habile interprète. d’un commentateur non-seulement familiarisé, mais identifié avec son sujet. On a de Jérome Gagnolo, entre autres ouvrages : 1° de Vita et Regimine boni principis (écrit politique adressé à Emmanuel-Philibert de Savoie, à son retour dans ses États de Piémont.) L’auteur prouve au prince que la seule mesure qui puisse lui faire atteindre le repos et surtout l’indépendance, c’est de travailler dans ses provinces à la conciliation des partis que François Ier et Charles-Quint y avaient excités à l’envi l’un de l’autre. 2° Exercitationes in constitutiones et leges : primi, secundi, quinti et duodecimi Pandectar. aurear., etc., Venise, 1519. 5° Commentaria in titulum Digesti de regulis Juris, Venise, 1546 ; 2° édition, Lyon, 1559. 1° Commentaria in codicem de pactis, Venise,1561. 5° De recta principis Institutions libri 8, Cologne, 1577. 6° Oratio habita Patavii in initio studiorum. 7° commentaria in quosdam titulos institutionum Justiniani. 8° De Origine juris tractatus, de rotatu, ds ratione studiendi et consilia varia. Tous les ouvrages de ce célèbre professeur ont été réunis en trois vol. in-fol., Lyon, 1579. Un magnifique mausolée fut élevé à Cagnolo, dans l’église de St-François, à Padoue, et son buste fut placé, avec ceux des savants illustres, dans le jardin del Prato della valle.

G-g-y.

CAHAGNES (Jacgues), docteur et professeur en médecine à Caen, sa patrie, né en 1518, mort en 1612, rédigea les statuts de la faculté de médecine de l’université de Caen. On lui doit aussi : 1° Elogiorum civium Cadomensium centuria prima, Caen, 1609, in-1°. On cite une 1re édition de 1588 ; mais David Clément prouve qu’elle est imaginaire. 2° Oratio funebris J. Ruxelli. C’est l’éloge funèbre du maréchal de Grancey de Rouxel. 5° De academiarum Institutione, 1681, in-4°. 1° Methodos curandarum febrium, 1616, in-8°. 5° Methodus curandarum capitis affectuum, 1618, in-8°. 6° Une traduction des traités de Julien le Paulmier de Morbis contagiosis et de Vino pomaceo. (Voy. Pauutttia.) 7° De Mortu N. Micaelis, 1597, in-1°. 8° Responsio censori de aqua fontis Hebecrevonii sub nomine Fr. Chicolii, 1611, in-12. — Étienne Canaetvss, son parent et son contemporain, fut aussi médecin ; mais il paraît qu’il n’a laissé aucun écrit. Il avait étudié la peinture, et il lit même le portrait de Scaliger. Se trouvant en Hollande a la mort de ce savant, il fut un de ses amis qui portèrent le drap mortuaire. Huet, qui fut l’ami de Jacques et d’Étienne Cagnos, vante l’esprit et l’étendue des connaissances de ce dernier.

A. B-t.


CAHER BILLAH (Mohammed, surnommé), 19e calife abbasside, fils de Motadhed, fut élevé deux fois au califat, détrône deux fois, et réduit enfin à vivre des aumônes de ses sujets. Moctader, son fière, monarque faible, ayant accordé un crédit sans