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place dans cette Biographie. Rien n’étant plus commun dans l’histoire littéraire que des noms défigurés par le changement d’une lettre, il serait possible que Chassipol fut le même que Chassepol, à qui l’on attribue deux romans assez médiocres : l’Histoire nouvelle des Amazones, Paris, 1678, 2 vol., et l’Histoire des grands vizirs, ibid., 1677, 5 vol. in-18. On conserve au cabinet des estampes un portrait de François de Chassepol, gravé par Audran, dans la bordure d’une thèse. Ce Chassepol pourrait bien être l’auteur des romans que l’on vient de citer, et avoir, en même temps, rempli quelque place dans la robe ou dans la finance. La précaution qu’il a prise de ne pas mettre son nom à la tête de productions trop légères pour qu’un homme grave put les avouer semble confirmer cette conjecture. Chassepol, que ses fonctions mettaient en rapport avec Colbert, fut chargé par ce grand ministre de lui fournir un mémoire sur les finances des Romains. Ce travail, que vraisemblablement Colbert ne destinait pas au public, ayant été découvert dans les

cartons du ministère, fut mis au jour sous ce titre : Traité des finances et de la fausse monnaie des Romains, Paris, 1740, in-12. Il est précédé d’une introduction de l’éditeur qui pourrait être Guillaume Beauvais, dont on retrouve à la fin du volume le curieux opuscule : de la Manière de discerner les médailles antiques de celle qui sont contrefaites. (Voy. Beauvais.) L’auteur, quel qu’il soit, du traité des finances était très-instruit de la législation des Romains. Après avoir expliqué l’origine et les diverses causes de l’accroissement successif du domaine de l’État, il parle des autres sources du revenu public, des impôts, des amendes, des confiscations, du droit d’aubaine, etc. Dans une seconde partie, il indique brièvement les différents modes de recouvrement des impôts, et les attributions de tous les officiers chargés de l’administration des finances. Quoiqu’on puise désirer dans cet ouvrage plus d’ordre et de développements, il n’en est pas moins encore consulté avec fruit. (Voy. le Journal du Savants, 1740, p. 231.)

W—ss.


FIN DU SEPTIÈME VOLUME.