Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 9.djvu/293

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338 COS Benoit XIII. Il avait été le domestique et le contient de ce pontife avant son exaltation. Il jouit, sous son règne, d’un grand crédit dont il abusa, et qui lui fit beaucoup d’ennemis. On l’accusait de concussions, d’extorsions et de rapines. Benoit XIII étant mort le 21 février.1730, le cardinal Coscia, poursuivi par la haine publique, sejréfugia chez le prince de Caserte ; mais le sacré collège le fit revenir à Rome, où il rentra, le 27 mars, avec une escorte chargée de le protéger contre la fureur du peuple. Il assista au conclave qui nomma Clément XII successeur de Benoit. Le nouveau pontife exigea que Coscia se démît de son archevêché, et lui défendit de sortir de l’état ecclésiastique. Le peuple, à peine instruit de cette dîsgrâce, fit sonner les cloches pour les morts. ’I’r-ois processions solennelles, avec exposition du saint-sacrement, furent faites en actions de grâces. Ou voulut incendier le palais du cardinal, et ses armes arrachées furent trainées dans les rues de Rome. Bientôt, on instruisit son procès. Déclaré coupable de dilapidations-etd’abus de pouvoir, Coscia fut eufermé au château Saint-Ange, et condamné à restituer tout ce qu’il avait pris. Il mourut à Naples en 1755. V—vs.

COSIMO (Jacques), célèbre graveur en pierres fines, naquita’l’remo, dans le Milanais, et fut appelé à Mathid par Philippe II, pour travailler en creux et en relief le grand tabernacle de St-Laurent, à l’Escur-ial. Les portraits qu’il a gravés sur des eamées sont comparables aux plus beaux ouvrages des maîtres grecs en ce genre. Cosimo savait leur donner un degré de ressemblance qui les rendait encore plus précieux à ses contemporains. Le même artiste était encore fondeur en métaux. D’autres le nomment Jacques de Trezso, ou Jacques d’Avanzo. Il mourut à Madrid dans un âge avancé. — Cosmo (Pierre), dit de Roscelli, peintre, né à Florence en 1441, fut élève de Roscelli, qui se plut a lui enseigner tous les secrets de son art, commeà un fils. Cosimo répondit aux tendres soins de son maître par tant d’assiduité, qu’il oubliait souvent de prendre ses repas. Il composait ses tableaux avec rme bizarrerie qui ne contribuait pas moins que son talent à les faire rechercher. Cosimo excellait àpeindre des Bacchanales ; il savait donner à ce genre d’ouvrages une espèce de désordre qui en rendait les euses très-pittoresques, et avec une variété qui leur donnait une physionomie Cet artiste eut de son vivant une grande réputation, que ses ouvrages lui ont conservée après sa’mort, ar-r-ivée en 1531. A—s.

COSIN (Jsrn), évêque anglican, né à Norwich le 30 novembre 1595, fut élevé à Cambridge. Il fut d’abord et secrétaire de l’évêque de Litchlleld et Coventry, puis chapelain de l’évêque de Durham, qui lui procure de riches bénéfices et contribua beaucoup à le faire connaître. Ses liaisons avec l’évêque Laud et plusieurs autres ecclésiastiques distingués le rendirent suspect aux puritains. Saôollection de déuot5gnsp¤rticulièrcs(1634)

COS fut accusée de contenir plusieurs choses sentant le papisme, et ses défense rue les plus zélés furent obligés de convenir qu’on voyait sru· le frontispice le nom de Jésus, désigné par ces trois lettres capitales I H S, surmontées d’une croix dans un soleil, chose, dit son biographe, qui choqua plusieurs personnes modérées. Il venait d’être nommé vice chancelier de l’université de Cambridge et doyen de Péterborough (1634), lorsque les troubles civils éclatèrent. Il fut en 1641 le premier ecclésiastique dont les bénéfiœs furent séquestrés par la chambre des commrmes, srn· rme accusation de papisme en vingt chefs, la plupart du genre de celui que fou1° nissait le frontispice de son livre. Il se justifia, et fut reconnu innocent par la chambre des pairs ; mais ilne parait pas qu’il aitétéremisenjouissance de ses bénéfices. Son attachement à kr cause du roi donna lieu bientôt à de nouvelles persécutions. En 1643, il fut chassé de l’université, et forcé de s’enfuir en France. Arrivé à Paris, il v forma une congrégation des Anglais exilés, fut nommé chapelain de la maison protestante de la reine Henr-iette-Marie, et, en cette qualité, logé au Louvre, avec une petite pension. Il officiait habituellement dans la chapelle de l’ambassadeur d’Angleterre, et quelquefois aussi dans l’église protestante de Charenton. Les catholiques lui causèrent un chagrin sensible en convertissant son fils unique, qu’il déshérita dans la suite pour ce fait. Il revint en Angleterre à larestamation, fut nommé évêque de Durham, et posséda ce siège jusqu’à sa mort, arrivée le 26 janvier 1672. On cite, entre autres exemples de sa piété, qu’avant été remis en possession de la maison de campagne de l’évêque de Dru-harn, il fit démolir un pavillon très-commode que le propriétaire momentané de cette maison avait fait bâtir des débris d’une chapelle abattue dans les troubles, et qu’il en fit rebâtir la chapelle. Ce trait et la sévérité de Cosin envers son fils pourraient faire penser que, quelle que fût sa croyance. elle n’était pas exempte de fanatisme ; mais il est difficile de prononcer sur des actions faites dans des temps de parti, et de déterminer ir quel point l’espr-it le plus sage peut céder à Piniluence des opinions de son temps. On trouve des preuves moinséquivoquesde lapiüé de Cosindans la distribution de ses revenus, dont il employa plus de 2,000 liv. sterl. par an à fonder et à doter des hôpitaux, des écoles, des bibliothèques, etc. Outre sa Collection de dévotions particulières, il est &llteur d’une Histoire scolastique du canon de la q sainte Écriture, Londres, 1657, in-4o et 1672. ( Plusieurs autres de ses ouvrages ont été publiés j après sa mort, entre autr-es : 1° Regni Angliœ fvligio catholica, prisca, caste, deforcata, etc., im- 1 priméàlafindesavieparledocteur Srnith ;2° · Historia transsubstantùstionis papolis. publiée par ) Durets, Londres, 1675, in-8o*, et traduite en l-llglais en 1676 par Luke de Beaulieu ; 3° les difé- r ronces quieœistent sur les principaux points de j religion entre l’Église de Rome et l’Égliss d’À1191¢• (