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402 COU ce pays en état de défense, et, apprenant que le Zamorin armait dans des vues hostiles, il sortit du port de Goa avec une flotte de 140 vaisseaux montée par 4,000 hommes de troupes, fit voile vers Terucal, intimida ce prince, et lui acconla la paix. Il pourvut ensuite aux affaires des Moluques et de l’ile d’Amboine. Coutinho faisait respecter la puissance portugaise dans l’Inde, lorsqu’il mourut subitement en 1564, généralement regretté, à cause de la doucetu· de ses mœurs et de son amour pour la justice et pour les arts de la paix. Il fut le protecteur du célèbre Camoëns, qui avait été persécuté avant son administrdion. Le poëte, à son retour en Portugal, célébra dans plusieurs de ses poésies, les bienfaits et les vertus de son protecteur. B—v.

COUTINHO. Voyez Mam.t1.vit.

COUTO (Draco ne ), historien portugais, né à Lisbonne en 1542, fut élevé à la cour avec le prince de Portugal, et étudia la philosophie sous Barthéleini-des-lllartyrs. Ayant perdu en 1555 le prince Louis, son patron, il s’embarqua pour les Indes, où il servit pendant dix-ans, et revint à Lisbonne. La peste, qui ravageait alors cette ville, le força de retonmer à Goa, où il se maria, y occupa des emplois considérables, et y mourut le 10 décembre 1616. Connaissant à fond toutes les affaires des Indes, il s’occupa de continuer l’ouvrage de Barros, ce qui lui valut les titres d’historiographe du roi de Portugal, et de garde des archives de Goa. Philippe IV, roi d’Espagne, auquel le Portugal obéissait à cette époque, avait acheté de la veuve du fils de Barros, le manuscrit de la 4° Décade, et l’avait confié à J.-B. de Lavanha pour qu’il la continuât et la publiàt. Couto fit paraitre le travail de Lavanha et le sien sous ce titre : Decada quarta de Asia, Lisbonne, 1602, et ainsi de suite, jusqu’à la 7° inclusivement, qui parut en 16 1 6. Les 8° et 9° Décades, qu’il avait aussi composées, ne parurent que longtemps après sa mort, en un seul volume, en 1673, à Lisbonne. On dit que lorsqu’il était sur le point de mettre ces deux Décades au jour, le manuscrit lui en fut volé (1) ; qu’il reeommcnça de mémoire son travail, et qu’il s’occupa à réduire les deux volumes en un. Nicéron dit que la9° etla 10° ont aussi été imprimées. Quant à la 1l° et à la13°, qui furent rédigées par Bocarro, on sait —. qu’elles existent en manuscrit. La 6° est très-rare parce que la plupart des exemplaires furent détruits par un incendie. Les cinq premiers livres de la 12° Décade ont été imprimés à part, et forment ainsi un ouvrage distinct, dont la rareté surpasse celle dulivre dont il est tiré. Il portece titre : Cinco libres da decada deze da Historia da India de Diego de Couto, depois da anno 1596 qté o de-1600, tirados a luz por Emmanuel Ferm. de Villareal, Paris 1645, in-fol. Les Décades écrites ar Couto ont été, réimprimées à Lisbonne avec celies de Barros, (1) Ou les a retrouvées il y a environ vingt uns, ainsi que la 4°· De«·ade, dans le rnonastere des Grandsnàugustlns de Lisbonne ; llâxgfgrpne ite cette ville se propose de les publier avec le reste de

COU ’ ( de 1774 à 1781. La Bibliothèque possède l’ancienne ( édition des Décades 4, 5, 6, 7 et 8°, et les manuscrits des 8°, 9° et 10°, ainsi que les cinq livres de la N 12° Déeade. Couto a partagé les éloges que l’on a donnés à Barros. (Voy. Biuuxos.) Il est aussi au- 1 teur d’un traité contre la relation d’Ethiopie, par Louis de Urreta, d’une Vie de Paulo de Lima (Lisbonne, 1765, in-8° ), de Dialogue sur l’histoire de ( l’Inde (ibid., 1790), etc. E—s. (

COUTO (Luis nr-:), garde des archives du Portugal, né à Lisbonne en 1642, étudiala philosophie à Evora, et prit le degré de docteur en droit civil dans l’université de Coïmbre, à l’âge de dix-huit ans. À vingt-deux ans, il expliquait Tacite aux Académies de Santarem et de Lisbonne : Couto savait déjà l’hébreu, le grec, le latin, l’italien, l’espagnol et le français. Il traduisit Tacite en portu- 1 gais, mais avec une telle affectation de laconisme, qu’il a rendu, dit-on, cet historien encore plus obscur. Il mourut à Ourem le 14 août 1713. On ade lui les trois premiers livres de Tacite et un poème en espagnol intitulé : Affectos del arrependimiento, ( imprimés à Lisbonne. Sa Vie, par Jules de Mello de ( Castro, est à la tête de sa traduction de Ta( cite. · B—e. 1 ( COUTO-PESTANA (Dom Iosern), gentilhomme 1 ( portugais, chevalier de l’ordre de Christ, et contrô- 1 ( lem· du trésor public à Lisbonne, était membre de ( l’Académie d’histoire et de l’Académie dos anonimos, au commencement du 18e siècle. Fidèle au plan de 4 cette société, il s’occupait de recherches historiques, et il avait commencé un grand ouvrage sur l’histoire des rois Denis et Alphonse IV, mais il mourut le 7 août 1735, avant d’y avoir mis la dernière main. Plusieurs ouvrages en vers, qui se trouvent dans divers recueils, et surtout son poême héroïque de Quiteria la santa, lui avaient donné la réputation d’un des bons poêtes de sa nation. Suivant le Dictionnaire de Ladvocat, copié ar d’autres biographes qui ont comme lui déâguré le nom de l’auteur, en l’appelant (Jonto-Pertana, ce poême serait supérieur à la Lusiade du Camoêns. Ce prétendu chef-d’œuvre a été imprimé à Lisbonne, 1715, in-8°. Couto-Pestana a laissé d’autres ouvrages manuscrits, dans le nombre desquels on remarque cinq comédies en espagnol. C. M. P. COU’I’l’0UB·OUL-DlEN·AlBECK, sultan de Dehli, né dans le Turkestan, fut, sortant à peine de l’enfance, conduit de ce pays à Nidjapour, et vendu à Cassi-Ben-Abou, qui, distinguant en lui d’heur-euses dispositions, lui fit donner de l’éducation. Des mains de Cassi-Ben-Abou, il passa dans celles de Mohammed Abik, alors général du dernier sultan Ghauride, et quelque temps après, héritier de sa puissance. Couttoub-Oul-Dien devintle favori de Mohammed, dont il seconda l’élévation ; et, quand son maître fut souverain, il eut les premières dignités de l’armée. Il prit beaucoup de part à la seconde bataille de la Sirsoutti(1191) ; et, après la victoire, il fut laissé dans Comm avec un corps considérable, tandis que Mohammed se di