Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 9.djvu/52

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CON Huililll, lui succéda (1).Ce prince avait fait mettre auban de l’Emphe Ernest ll, duc de Souube, son beau-fils, qui s’et.stit mis à la tète de la ligue tentouique formée’contre lui ; et l’on a remarqué que ce fut le premier exemple de ce génie de prescription, dont les empereurs ont tant abusé dans la suite. Les lois et les ordonnances que Conrad lit dans l’Empire, surtout} la diète de Roucaglia, l’unt fait regarder, par quelques écrivains, comme l’auteur du droit féodal écrit (2). D’un caractère doux et affable, on cite de lui plusieurs traits de bonté et de clémence remarquables, et, si l’on en excepte quelques guerras malheureuses et presque inévitables dans ces malheureux temps, son règne fut heureux pour ses peuplea·(3). o M- !). t. 1

CONRAD ill, rot d’Allemagne et premier em- r pereur de la famille de Hohenstaufen, né en 1095 j ou 1091, était fils de Frédéric de Hohenstaufen, duc t de Souobe et de Franconie et d’Agnès, fille de l’empereur Henri l-V et sœnr de l’empereur Henri V, tous deux de la maison Salique. Ce dernier étant mort mns postérité, le 28 mai M25, laissa la succession de l’Euq, ire aux deux fils de sa sœur, Frédéric et Conrad, auxquels il - recommanda l’impératrice qui avait en dépot les joyaux de la couronne. Conrad se trouvait à cette époque absent, étant parti pour une croisade, afin d’accoinplir un vœu qu’il avait formé dans l’effroi que lui avait causé une éclipse de lune. Son frère Frédéric profita de cette circonstance pour se mettre en possession.de tous les biens qui avaient appartenu à l’Empire, des citadelles, des villes, et en général de tout eequi formait le domaine des quatre empereurs de la tnaison Salique. En sa qualité d’alne et d’héritier de cette maison, Frédéric se regardait comme le premier qui pût prétendre à la couronne, et il avait tout espoir de’l’obtenir, lorsque, par une ruse de l’arulievêque Adalbert, Lothaire, duc de Saxe, l’emporta sur lui et fut proclamé roi d’Allemag-ne, le 30 août ( 1125 ). La mauvaise intelligence ne tarda pas à éclater entre Lorhaire et Frédéric. Celui-ci venait d’être déclaré ennemi de l’Empereur (lt26), ’et était vivement aihqué par son adversaire, lorsque Conrad, revenu de la croisade, s’empressa de lui porter secours. Unis par une sincère amitié, ·les deux frères, qui habitaient ensemble le marsan de leur famille, (t) Gialele, femme de Conrad ll et mère de Henri III, était, sutvaatPIster, uae princesse douce de liaates vertus ; ses sages rouseils furent tresutiles à son époux, pour lequel il n’était point de. sacrillees qu’rlIe ne fat prète à faire. D-z-s. (2) On a quelquefois dit que cet empereur avait le premier rendu les lds héréditaires en Allemagne. Cette opinion est peut-être erro*6% ath ! H. il allain ; mais il existe de lui un édit failux, fait a Hulot llLombardie, dans l’année 1057, qui indique la pleine matarl

! ü iystemcet le dernier’terme de sa progression. D-:-s,

fûllonrai ll, dltrtlster, a de beaucoup surpasse dans son gou-VUIIIII la espérances de la plupart de ceux qui l’avaient clu 7Éa*|l·3|l toujours à son but avec énergie et décision, surmonill ltardilcni les obstacles, ne menageaut jamais ni sa famille ni tcl iQ il savait presque toujours atteindre ce but par des com-Iliholalelrenses. C’est un des empereurs sous lesquels les chanauaats les plus remarquables ont été introduits ou préparés dans la e¤¤titutiou. Sou siècle admire Vbcureux résultat de ses entreprises ; toutefois son histoire prouve que la puissance sans la justice ne peut rtüeudre à une gloire durable. D-:-·s. D

CON à? entrèrent en lice avec leur inlrépidîté ordinaire contre les forces réunies des ennemis communs. Bientôt, sur les ittstanres de Frédéric, qui engageait son frère à disputer la couroune à Lotltaire, Conrad, prit, le 4 8 décembre 1127, le titre de roi avec Passentiment des princes dévoués aux Hollenstaufen (1). Milan lui ouvrit ses portes ayee joie, et l’archevêque Anselme, alors brouillé avec le siège de Rome, lui posa sur la tete la couronne d’Italie, le 29’juin 1128. Plusieurs des villes de la Lombardie, jalouses de la supériorité de Milan, lui refusèrent néanmoins leur appui, et les foudres du Vatican ayant été de nouveau laucecs contre lui, les lllilamnîs aussi lhbandontpèrent, et il ne lui resta bientôt plus que Parme. À la mort du pape Honorius lI, les cardinaux n’ay : mt pu s’entendre, Iuidonnètgentdeuxsuccesseursles H et 15 février 1 150 ; etce qu’il y eut de t-etnat-qu : zl1le, c’est queles nouveaux papes Anaclet il et Innocent II prononcèrent : tous deux l’excommunication contre les frères Hubertstaufen. Malgré quelques revers qu’ils éprottvèrent encore, ils conservèrent leur attitude hostile. Cependant, le parti de Conrad étant dispersé, Lotltaire se rendit à Rome au mois d’avril H5’5 et s’y lit couronner empereur. Abandonné successivement par ses vasâaux, le duc Frédéric ayant été forcé de se réconcilier avec l’empereur, le 18nmrs M55, six mois après (30 septembre), Conrad dut se soumettre également pour ne pas être complètement dépouillé ; ’ il se présenta en personne devant ce prince à Mült|· lmusen et renonça au titre de roi. Il reçut de nouveau de Lotltaire ainsi que son frère, à titre ile fief, la succession des Franks qu’ils avaient remise entre ses mains, et Conrad obtint même la bannière de l’l : lmpîre, et la première place après l’emperem·, avant tous les autres princes. Lothaire lltvny. ce nom) étant mort le 5 décembre H. ;7, Conrad se mit sur les rangs pour lui succéder. Il avait pour rival le duc de Saxe et de Bavière Henri le Superbe gendre du défunt empereur, le prince le plus riche et le plus puissant de l’Empire ; mais cette puissance même et l’orgueil extrême qu’il montrait lui aliénèrent tous les cœurs, tandis que Conrad, au contraire, inspirait l’estime et la confiance par sa douceur et ses brillantes qualités. Soutenu par Atlàlbert, archevêque de ’1’rêves et nonce du pape Innocent II, et par ce pontife |ui-même, Conrad A obtint aussi l’appui des princes du Rhin. Ceuxci, craignant que le duc Henri n’eùt le dessus à l’élection générale de Mayence, se ••éuni, rent le 22 février 1458 à Coblentz, et procédèrent de |eut•· côté à la nomination’du roi Conrad, que le nonce l du pape couronna. immédiatement. À.Aix<·la-Chapelle le 6 mars suivant. Cette première élection fut confirmée par la présence de tous les princes, à l’exception de Henri, à la grande diète dp Bamberg, où il les avait convoqués (2). Henri le Superbe, ne se (1) Conraduga fralrc ac quformlam alii : rez crcalu, dit Ilotto, Fri :. Chron. ; ce qui semblerait annoncer qu’il y avait eu une assemblée d’eIeeteurs. D-z-s. · (2) Soixante ans avant cette époque, Phislolre ne nomme pas de Hohenstaufen. Depuis Charlemagne, le domaine de la famille avec Bsslingen relevait de l’abbaye de St-Denis en Fl’a¤œ· D-I-I.