Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/103

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Turenne, Duguesclin, vos ombres désolées
Désertent en pleurant ces pompeux mausolées ;
Et vos rois exhumés par la main des bourreaux,
Sont descendus deux fois dans la nuit des tombeaux.
Nous avons tous connu dans l’éclat de sa gloire,
Ce roi dont nos neveux béniront la mémoire ;
Son ombre erre plaintive autour de ces palais,
Témoins de sa splendeur, témoins de ses bienfaits.
Et, quand le crime heureux obtient l’apothéose,
Je cherche en vain la tombe où la vertu repose.
Sa poussière ignorée est le jouet des vents ;
Un peuple aveugle insulte à ses mânes errans ;
Et, quand janvier ouvrant les portes de l’année,
Ramène de sa mort la fatale journée,
Ses bourreaux vont offrir à leurs dieux inhumains
Ce sang pur et sacré qui souille encor leurs mains.
Détourne, ô dieu ! Les maux que ce jour nous apprête :
Le supplice a son culte, et le meurtre a sa fête !