Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/109

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J’en jure par nos cœurs et par tes douces chaînes ;
Ce dieu qui t’envoya pour consoler nos peines,
Appaisant les partis, l’un par l’autre irrités,
Rendra la paix au juste et le calme aux cités.
Au fond des noirs cachots il portera la vie ;
Aux français fugitifs il rendra leur patrie ;
Son pouvoir brisera le sceptre des méchans :
Et moi, loin des cités, dans le repos des champs,
J’attendrai dans le deuil le jour de sa justice,
Comme une jeune fleur, dont l’humide calice
Du soleil qui s’éloigne espérant le retour,
Se referme, et languit dans l’attente du jour.
Dieu ! Tu le sais, malgré la fortune cruelle,
Au parti malheureux mon cœur resta fidèle.
Du pouvoir, des grandeurs, l’espoir ambitieux
N’a jamais profané mon courage et mes vœux ;
Et je n’aspire point au temple de mémoire.
Ah ! Puissé-je ignorer les honneurs et la gloire,