Aller au contenu

Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/111

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

La framboise pourprée, et la rouge groseille,
La pêche aux frais duvet, à la robe vermeille,
La prune diaprée, y brillent tour-à-tour
Des couleurs de l’aurore et de l’azur du jour.
A l’ombre du cacis, chargé d’un fruit d’ébène,
La fraise laisse voir sa rougeur incertaine ;
Plus loin, le cerisier montre aux yeux éblouis
Ses fruits mûrs suspendus en groupes de rubis.
Tandis que près de là, parmi l’herbe touffue,
Le fertile arbre-nain se dérobe à la vue,
Semblable à ce mortel bienfaisant et discret,
Qui ne se laisse voir que par le bien qu’il fait,
Modeste favori de Pomone et de Flore,
On voit déjà ses fruits, quand on le cherche encore.
Là, s’élève au milieu de sa nombreuse cour,
La reine des vergers, l’honneur de ce séjour ;
La calville pendant au flexible branchage,
Mêle un pourpre douteux au vert de son feuillage.