Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/123

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Elle cherche l’ombrage et la fraîcheur des bois ;
Tandis que les brebis, errantes sous ses lois,
Paissent près du ruisseau dont l’eau les désaltère.
Un silence profond règne au loin sur la terre :
Le zéphir, dont le souffle est l’ame du printemps,
A cessé d’animer ces saules languissans ;
Et l’oiseau qui naquit avec les fleurs nouvelles,
N’ose plus essayer ni sa voix ni ses aîles :
Il craint l’astre brûlant, qui sous l’humble rameau
D’un doux éclat naguère éclairoit son berceau.
Sur ces monts, dont l’aspect est si cher à l’aurore,
Des rayons de l’été le raisin se colore ;
Et sous ses pampres verts il emprunte au soleil
Ce feu vivifiant, et cet éclat vermeil
Qui doit dans les banquets éveiller la folie,
Lorsque son jus divin, doux charme de la vie,
Portera dans les cœurs, à la ronde versé,
L’espoir de l’avenir et l’oubli du passé.