Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/124

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Heureux qui, du printemps admirant la verdure,
Aux jours de l’espérance a connu la nature,
Et la revoit encore dans sa fécondité !
Tout concourt à sa joie, à sa félicité ;
Chacune des saisons qui composent l’année,
Offre un nouveau spectacle à sa vue étonnée ;
Pour lui, de quelque point que souffle le zéphir,
Il apporte un bienfait, il fait naître un plaisir.
Il contemple au printemps l’éclat des fleurs naissantes ;
Il suit dans leurs progrès les moissons jaunissantes ;
Il cueille en paix les fruits dont il a vu les fleurs ;
Et, quand l’affreux hiver déchaîne ses fureurs,
Son cœur jouit encor, sous son toît solitaire,
Des beaux jours qu’il regrette et de ceux qu’il espère.
Tel est le sort qu’en vain je demandois aux dieux :
Les dieux, dans leur colère, ont repoussé mes vœux.
J’aurai quitté ces champs, quand la fertile automne
Viendra les enrichir des trésors de Pomone ;