Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/129

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Il va de feuille en feuille ; et, pressé de jouir,
Aux derniers feux du jour vient briller et mourir.
La caille, comme moi, sur ces bords étrangère,
Fait retentir les champs de sa voix printannière.
Sorti de son terrier, le lapin imprudent
Vient tomber sous les coups du chasseur qui l’attend ;
Et, par l’ombre du soir, la perdrix rassurée
Redemande aux échos sa compagne égarée.
Quand la fraîcheur des nuits descend sur les côteaux,
Le peuple des cités court oublier ses maux
Dans ces brillans jardins, sous ces vastes portiques,
Qu’embellissent des arts les prestiges magiques.
Là, cent flambeaux, vainqueurs des ombres de la nuit,
Renouvellent aux yeux l’éclat du jour qui fuit ;
Là, le salpêtre éclate, et la flamme élancée,
En sillons rayonnans dans les airs dispersée,
Remplit tout l’horison, s’élève jusqu’aux cieux,
Tonne, brille, et retombe en globes lumineux.