Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/131

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Assis sur la colline où dorment ses ayeux,
Il chante des héros les mânes belliqueux.
Dans l’humide vapeur sur ces bois étendue,
L’ombre du vieux Fingal vient s’offrir à sa vue ;
Le vent du soir gémit sous ces saules pleureurs ;
C’est la voix d’Ithona qui demande des pleurs.
Ces antiques forêts, leurs mobiles ombrages,
L’aspect changeant des lacs, des monts et des nuages,
Rappellent à son cœur tout ce qu’il a chéri.
Oh ! Qui pourra jamais voir, sans être attendri,
L’éclat demi-voilé de l’horison plus sombre,
Ce mélange confus du soleil et de l’ombre,
Ces combats indécis de la nuit et du jour,
Ces feux mourans épars sur les monts d’alentour,
Ce brillant occident où le soleil étale
Sa chevelure d’or et sa robe d’opale,
Ce ciel qui par degré se peint d’un gris obscur,
Et le jour qui s’éteint sous un voile d’azur !