Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/132

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Mais déjà la lumière à la terre est ravie,
Image du bonheur, des plaisirs de la vie,
Dont on sent mieux le prix, quand on les a perdus.
Dans les bois agités, les oiseaux éperdus,
Tremblent que le soleil, désertant ces rivages,
N’ait pour jamais quitté leurs paisibles bocages,
Et de leurs chants plaintifs font gémir les forêts.
L’oiseau des nuits sorti de ses antres muets,
Vient par ses cris aigus saluer les ténèbres.
Le ver luisant semblable à ces lampes funèbres
Dont la pâle clarté luit au sein des tombeaux,
Fait briller dans la nuit la mousse des côteaux.
Des vapeurs de l’été la lueur phosphorique,
Me rappelle des morts l’ombre mélancolique ;
Et le front des sapins, balancé par les vents,
Semble peupler les airs de fantômes errans.
O toi ! Dont la clarté si chère au paysage,
Adoucit de la nuit le front triste et sauvage,
Qui, parmi