Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/136

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Que les temps sont changés ! Jours de paix et de gloire,
Age d’or des français, si cher à ma mémoire !
Dans ces murs désolés où règne la terreur,
Combien vos souvenirs vont déchirer mon cœur !
Le trône est remplacé par l’autel des furies ;
J’entendrai leurs clameurs, leurs menaces impies ;
Je verrai les enfans, les serviteurs des rois,
Et les fils des proscrits dépouillés par les lois,
Déserter en pleurant leur antique héritage.
Je verrai ces palais, tout fumans de carnage,
Ces palais étonnés de leurs hôtes nouveaux,
Des trônes renversés étalant les lambeaux,
Montrer aux citoyens, que l’infortune accable,
Leur éclat odieux et leur luxe coupable.
Je verrai de Plutus ces nouveaux favoris,
Le matin indigens et le soir enrichis,
Ces Verrès déhontés, à d’infâmes maîtresses
Offrant le prix honteux de dix ans de bassesses ;