Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/137

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Et ces tyrans d’un jour, esclaves révoltés,
Tantôt persécuteurs, tantôt persécutés,
Fantômes menaçans dont le destin se joue,
Aujourd’hui sur le trône et demain dans la boue,
Grands au sein de l’orage et brisés dans son cours,
Se relevant sans cesse et retombant toujours.
L’état est avec eux entraîné dans l’abîme ;
Et bientôt du pouvoir le sceptre illégitime
Tombe de chûte en chûte au dernier des humains ;
Le glaive de Thémis arme les assassins.
Les beaux-arts, le pouvoir, le doux nom de patrie,
Tout ce qui protégeoit et charmoit notre vie
Seconde des bourreaux les jalouses fureurs.
La tendre humanité fuit en cachant ses pleurs ;
Et les dieux, dans leurs mains suspendant le tonnerre,
Au crime triomphant abandonnent la terre ;
L’espoir de leurs bienfaits ne charme plus nos maux.
L’horrible impiété, du haut des échafauds,