Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/14

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par l’envie de connoître, que par le besoin d’être ému. L’exactitude des idées est préférée au charme des images ; le goût pour le merveilleux fait place à la manie de raisonner et d’analyser. À mesure que les esprits deviennent plus froids, plus méthodiques et plus raisonneurs, le champ de la poésie se trouve plus rétréci. Les sources auxquelles le génie puise ses plus sublimes conceptions, se trouvent taries par une suite de l’indifférence publique pour les choses merveilleuses ; la poésie devient plus timide, elle perd presque toutes les beautés qui tiennent aux nobles élans de l’imagination. Tout ce qui s’élève au-dessus de la sphère commune, paroit gigantesque, et, par conséquent, de mauvais goût. Tout ce qui est