Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/72

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Pare-moi de tes fleurs nouvellement écloses.
Prête à mes doux pensers la fraîcheur de tes roses,
Et qu’à ta voix, la paix, l’espoir consolateur,
Ainsi que dans les champs renaissent dans mon cœur.
Déjà les nuits d’hiver, moins tristes et moins sombres,
Par degré de la terre ont éloigné leurs ombres ;
Et l’astre des saisons, marchant d’un pas égal,
Rend au jour moins tardif son éclat matinal.
Avril a réveillé l’aurore paresseuse ;
Et les enfans du nord, dans leur fuite orageuse,
Sur la cime des monts ont porté les frimats.
Le beau soleil de mai, levé sur nos climats,
Féconde les sillons, rajeunit les bocages,
Et de l’hiver oisif affranchit ces rivages ;
La sève emprisonnée en ses étroits canaux,
S’élève, se déploie et s’alonge en rameaux ;
La colline a repris sa robe de verdure ;
J’y cherche le ruisseau dont j’entends le murmure ;