Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/73

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Dans ces buissons épais, sous ces arbres touffus,
J’écoute les oiseaux, mais je ne les vois plus.
Des pâles peupliers la famille nombreuse,
Le saule ami de l’onde, et la ronce épineuse,
Croissent aux bords du fleuve en longs grouppes rangés.
Dans leur feuillage épais, les zéphirs engagés,
Soulèvent les rameaux ; et leur troupe captive,
D’un doux frémissement fait retentir la rive.
Le serpolet fleurit sur les monts odorans,
Le jardin voit blanchir le lys, roi du printemps.
L’or brillant du genêt couvre l’humble bruyère,
Le pavôt dans les champs lève sa tête altière ;
L’épi cher à Cérès, sur sa tige élancé,
Cache l’or des moissons dans son sein hérissé ;
Et l’aimable espérance, à la terre rendue,
Sur un trône de fleurs, du ciel est descendue.