Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/80

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Les bois qu’il a plantés, sous leurs rameaux discrets,
Dérobent aux méchans les heureux qu’il a faits ;
Le pâle fugitif y cache ses alarmes,
Et, loin des factions, loin du fracas des armes,
Pleure en paix sur les maux de l’état ébranlé.
D’un monde corrompu, Dieu lui-même exilé,
Sans temples, sans autels, près des mortels qu’il aime,
A caché dans les champs sa majesté suprême ;
Son nom n’est invoqué qu’à l’ombre des forêts,
Et l’écho du désert chante seul ses bienfaits.
Quelquefois le hameau, que rassemble un saint zèle,
Au dieu dont il chérit la bonté paternelle,
Vient, au milieu des nuits, offrir au lieu d’encens,
Les vœux de l’innocence et les fleurs du printemps.
L’écho redit aux bois leur timide prière.
Hélas ! Qu’est devenu l’antique presbytère,
Cette croix, ce clocher élancé vers les cieux,
Ces monumens sacrés, si chers à nos ayeux ?