Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/83

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J’ai connu les hameaux, et ma voix ignorée
N’y prêcha point d’un dieu la parole sacrée ;
Sans consoler les champs, sans leur porter la paix,
De l’hospitalité j’y connus les bienfaits.
Sous ce toit ignoré qu’a respecté la guerre,
Proscrit par les tyrans, sans appui sur la terre,
Quand sur moi la fortune épuisoit ses rigueurs,
J’ai trouvé des amis, un asile et des pleurs.
Jeté dans ces vallons, loin d’un monde barbare,
J’ai trouvé l’élysée en fuyant le tartare.
Puissé-je parmi vous, heureux hôtes des champs,
Voir s’écouler mes jours comme ceux du printemps,
Et fixé pour jamais sur ces rives lointaines,
Goûter tous vos plaisirs, sentir toutes vos peines !
Tel un arbre apporté des climats étrangers,
S’élève auprès de l’arbre, enfant de nos vergers,
Et de son nouvel hôte embrassant le feuillage,
Porte avec lui des fleurs, brave avec lui l’orage.
O reines des cités !