Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/86

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primevère a percé les gazons,
Et les arbres en fleurs blanchissent les vallons.
J’oserai quelquefois, errant sur ces rivages,
Au bord de ces ravins, dans ces forêts sauvages,
Percer la nuit profonde où, sous un voile épais,
La nature jalouse a caché ses secrets.
Je verrai sur ces monts la cascade orageuse
Tombant avec fracas sur la roche écumeuse,
Et ses flots divisés et poussés par les vents,
Remontant en vapeur aux sources des torrens.
Je parcourrai des monts les cimes menaçantes,
Et ces volcans éteints et leurs laves errantes.
J’irai sur ces rochers, noircis par les frimats,
Interroger la foudre éclatant sous mes pas.
Entouré des éclairs qui sillonnent la nue,
Je chercherai des vents l’origine inconnue.
Je verrai sans effroi le choc des élémens ;
Et, tandis qu’aux cités les partis triomphans,