Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/85

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Laharpe, qui du goût expliquas les oracles ;
Sicard, dont les leçons sont presque des miracles ;
Jussieu, Laplace, et toi, vertueux Daubenton,
Qui m’appris des secrets inconnus à Buffon ;
Je ne vous verrai plus. Plein d’un tendre délire,
J’oserai quelquefois vous chanter sur ma lyre.
Toi sur-tout, tu seras le sujet de mes chants,
Sensible Bernadin, dont les tableaux touchans
Montrent par-tout d’un dieu la bonté paternelle.
Plein de ton souvenir, à tes leçons fidèles,
Oubliant les palais et les jardins des rois,
J’offrirai mon encens à la flore des bois.
Je bénirai le dieu qui créa la nature,
Qui couronna ces monts de leur riche verdure,
Qui préside aux saisons et commande aux autans ;
A sa voix, quand l’hiver a ravagé nos champs,
Le plus foible des vents dissipe les orages ;
Le souffle du zéphire anime les bocages ;
L’or de la