Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/97

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La foudre, la tempête et la grêle bruyante
Ont souvent ravagé cette plaine riante.
Sous un ciel enflammé, souvent ces clairs ruisseaux
Suspendirent leurs cours ; les fleurs, les arbrisseaux
Attendoient vainement le tribut de leurs ondes ;
Et le flambeau du jour, sur leurs rives fécondes,
Détruisant ses bienfaits, dévora les moissons,
Et les germes éclos de ses propres rayons.
L’écho qui répétoit les doux chants des bergères
A répété les sons des trompettes guerrières ;
Ces bois ont retenti du signal des combats ;
Le bronze sous ce chaume a vomi le trépas ;
Et des lacs d’alentour, la nymphe épouvantée,
A vu dans ses roseaux son urne ensanglantée.
Ce fort, de nos ayeux asile protecteur,
S’écroula sous les coups d’un farouche vainqueur.
L’hirondelle revint, et sur ce mont stérile
Elle chercha la tour qui lui servoit d’asile ;