Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/106

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ter le fleuve Œsepus et s’élever au milieu des champs Népléiens la ville d’Adrastie. Cette ville est mentionnée par Strabon ; mais aucun voyageur moderne n’a parlé de ses ruines. Nous n’avons pu chercher son emplacement, car nous étions pressés d’arriver au cap Kara-Boha, où fut l’antique Priapus. Nous n’avons pu prendre terre en avant du cap qu’à cinq heures du soir ; à peine descendus, nous nous sommes dirigés vers les sommets du promontoire où s’élèvent plusieurs tours, semblables à des tours de moulin à vent qui n’auraient plus leurs voiles. Plusieurs semblent n’avoir reçu aucune altération dans leurs formes, rondes et coniques ; au bas des tours, nous avons trouvé des restes considérables d’une muraille qui dans son étendue embrasse toute la base du cap Kara-Boha ; cette muraille a plus de quarante pieds de hauteur en quelques endroits, et son épaisseur est de plus de trois pieds. Des ruines aussi considérables, et si bien-conservées, ne sauraient appartenir à des siècles très-reculés, et ne peuvent remonter qu’aux temps où les Grecs de Bysance n’avaient plus que des murailles à opposer à l’invasion des Turcs et des autres barbares. Il est probable que Priapus fut bâti dans le même lieu, et que les ruines de l’ancienne ville ont été employées à construire les fortifications des Grecs du Bas-Empire ; toutefois, nous n’avons remarqué dans les décombres ni pilastres, ni colonnes, et pour vous faire connaître