Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/123

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Pour compléter mon tableau des ruines de Cisyque, je veux dire tout ce que je sais sur son histoire. Au temps des Argonautes, le pays où nous sommes était comme aujourd’hui une presqu’ile, ou plutôt une montagne qui s’avançait dans la mer. Dans la partie montueuse, dit le poète Apollonius, habitaient des géans difformes, qui avaient six bras ; près de la fontaine Artacé, s’était établi le peuple des Dolions, protégés par Neptune ; ce fut près de la ville des Dolions qu’aborda le navire Argo ; ce fut là que, sur l’avis de Tiphis, les Argonautes détachèrent la pierre qui leur servait d’ancre, et la laissèrent sur le rivage pour en prendre une plus pesante : quelques voyageurs modernes ont remarqué à la pointe du Golfe aux vignes, non loin dès ruines de l’Aéroapge une langue de terre qui porte encore le nom de Cap de l’ancre. Pendant le séjour des Argonautes, les géans qui habitaient la montagne aux ours furent tués par Hercule et ses compagnons ; dans un combat nocturne, qui fut la suite d’une méprise, les Argonautes tuèrent le roi des Dolions, qui s’appelait Cisyque ; c’est depuis ce temps, que le nom de Cisyque est donné à la presqu’île. Assis près de la Fontaine aux grands arbres, nous avons pu voir la prairie située au bord de la mer, dans laquelle les dépouilles du roi Cisyque furent ensevelies ; non loin de là, vers le sud-est, nous avions devant nous le mont Dindyme, où les Argonautes allèrent implo-