Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/124

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rer le secours de Cybèle, et d’où ils purent découvrir la route qu’ils allaient suivre jusqu’au Bosphore, Cette route que découvraient ainsi les compagnons de Jason du haut du mont Dindyme, est précisément celle que nous allons suivre nous-mêmes pour arriver à Constantinople.

Vous pensez bien qu’au temps du navire Argo, la civilisation devait avoir fait peu de progrès chez les Dolions ; mais leur ville si heureusement placée pour le commerce et la navigation, ne tarda pas à devenir florissante, surtout lorsque l’Isthme fut traversé par un canal qui unissait deux mers. Strabon nous parle de Cisyque comme d’une cité puissante dont toute l’antiquité avait admiré les sages lois ; elle avait le même gouvernement que Rhodes, Carthage et Marseille. Son territoire était riche et fort étendu : elle avait fondé sur les rives de l’Hellespont plusieurs colonies. Elle résista à toutes les forces de Mithridate, et mérita par cette défense la protection et l’alliance des Romains. Dès le second siècle de l’ère chrétienne, Cisyque embrassa le christianisme, et la ville de Cybèle devint plus tard la métropole d’un diocèse qui s’étendait sur toute la rive orientale de l’Hellespont jusqu’à l’ile de Lesbos ou de Méthelin. Les historiens du Bas-Empire ne parlent de Cisyque que pour nous apprendre que cette ville demeura sept ans au : pouvoir des Sarrasins. J’ai déjà dit que la fondation de Constantinople devint funeste à toutes les villes de son