Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/131

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veur des fidèles. Nous avons eu plusieurs fois l’occasion de remarquer que dans presque tous les pays d’Orient, la religion est comme une sorte de patrie, et la dévotion comme un patriotisme toujours prêt à s’exalter.

J’ai voulu parcourir la ville d’Artaki et ses environs. Dans les rues que j’ai visitées, il ne se fait guère plus de bruit et de mouvement que dans la vieille Cisyque que j’avais visitée la veille. La population qui ne s’élève pas à trois mille âmes, subsiste des produits de l’agriculture, tels que le vin et la soie. La ville n’a point de commerce, et le port, comme je crois vous l’avoir dit, n’est fréquenté que par de petites barques. On voit, à l’orient de la ville, un rocher où un îlot couvert des restes d’une forteresse. Le nom de la cité musulmane vient, sans doute d’Artacé, l’ancien nom de la fontaine aux Grands-Arbres ; ou d’Artaco, qui suivant Strabon était le nom d’une montagne voisine de Cisyque. Les campagnes qui avoisinent la ville, paraissent d’une grande fertilité, plusieurs ruisseaux limpides les arrosent ; on y trouve partout de frais ombrages, des terres couvertes de vignes et des pâturages verdoyans.

En revenant de notre promenade, nous avons retrouvé chez le primat nos compagnons qui revenaient des ruines de Cisyque. Ils n’ont rien découvert qui puisse être ajouté à la relation que j’ai déjà faite. M. Poujoulat a voulu visiter les sou-