Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/15

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contrées. Le cap des Barbiers ou les taches blanches étaient devant nous ; plusieurs navires qui remontaient l’Hellespont avaient cherché un abri derrière ce cap, contre les vents du nord qui soufflent toujours avec violence

Le promontoire des Barbiers ou le cap Trapèse se trouve à la moitié du chemin entre Koumkalé et les Dardanelles. C’est sur ce point que plusieurs géographes ont placé l’ancienne ville de Dardanus ; j’aurais bien voulu voir les ruines d’une ville citée par Homère ; plusieurs de nos compagnons de voyage se sont détachés de la caravane pour parcourir le pays ; je les ai priés d’examiner la position des lieux, et de voir s’il ne restait pas quelques murailles, quelques fondations qui pussent marquer l’emplacement, d’une cité. Pour moi, je suis resté au bord de la mer, rêvant à la gloire qu’il y aurait à découvrir la patrie d’Anchise et d’Énée. Vous rirez peut-être, mon cher ami, de cette préoccupation des voyageurs pour des souvenirs fabuleux, et vous serez de l’avis des Turcs qui se moquent de nous lorsqu’ils nous voyent chercher avec tant d’empressement des cités tout-à-fait effacées de la terre. Au reste, mon illusion n’a pas duré long-temps ; mes compagnons, qui étaient allés à la découverte, n’ont pas tardé à revenir ; ils avaient vu quelques vallées fertiles, plusieurs villages bien bâtis ; ils avaient trouvé un peuple hospitalier, mais aucune trace d’une cité antique ; ils nous ont rap-