Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/187

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quefois et la font en personne. Au milieu de toutes ces polices, le voyageur qui a parcouru les différens quartiers de Stamboul, se demande quelle est celle qui est chargée de nettoyer la ville et de faire enlever les ordures. Il paraît que jusqu’ici on s’en est reposé sur les pluies qui balayent les rues et les places publiques, sur les chiens et les vautours qui dévorent les animaux morts. Je dois vous annoncer néanmoins, qu’au moment où j’écris cette lettre, on publie sous ma fenêtre un firman qui ordonne à tous les habitans de la ville de balayer devant leurs portes ; on me dit que cet ordre émane du kaïmacan ; je prends note d’une si heureuse innovation, et je veux que la nouvelle en retentisse dans nos pays civilisés.

On ne peut parler de la police de salubrité sans parler de la peste qui ravage si souvent Constantinople, et dont on attribue les fréquentes apparitions à la malpropreté de la ville. Ce reproche fait à l’insouciance de l’administration musulmane n’est pas sans fondement, mais je crois que l’invasion habituelle du fléau tient à plusieurs autres causes qu’on n’a pas indiquées. Je vous ai déjà dit que les Turcs, entretiennent leur propreté par de fréquentes ablutions, et que leurs maisons y sont en général bien tenues, les familles n’y sont point entassées, et le terrain sur lequel la ville est bâtie, présente presque partout, un plan incliné qui ne permet pas aux immondices de séjourner trop long-