Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/191

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

gueurs, car l’hypocrisie est quelquefois plus sévère que la vertu.

Il existe une police particulière pour les voleurs, les filous et les filles publiques ; le sous-bachi qui dirige cette police s’appelle beudjek (insecte). On m’a raconté qu’il y avait eu à Constantinople une police qui n’était faite que par des voleurs. L’officier chargé de ce département singulier, portait le titre de zindam hassekiti (gardien de la prison). Cette police n’a jamais fait grand bruit et n’a pas laissé beaucoup de traces, car il y a ici des gens qui n’en ont jamais entendu parler ; elle était d’ailleurs incomplète et barbare comme tout ce qui sort de l’administration turque, et, la confrérie du zindam hassekiti ne devait pas être d’un puissant secours pour maintenir l’ordre et la sureté de Stamboul. Diodore parle d’une police des voleurs établie chez les anciens Égyptiens. Ce n’est pas lui, sans doute, qui en a donné l’idée aux Osmanlis. Comme le zindam hassekiti était pris dans un corps des monji (serviteurs de l’aga des janissaires), cette confrérie des voleurs devait avoir une sorte de parenté avec la milice rebelle ; aussi n’a-t-elle point survécu à la ruine de l’Odjak. Ce qui embarrasse aujourd’hui ceux qui observent les lois et les usages de Constantinople, c’est que la destruction du corps des janissaires, dont l’influence se mêlait presque partout à l’action du gouvernement, à l’esprit des institutions, doit