Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/231

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sont les anciens de la cité. Les Grecs habitent le Fanar, Péra et Galata ; on en voit aussi dans tous les quartiers de la capitale et surtout, dans les villages du Bosphore. Ils s’adonnent à l’industrie et au commence ; ils sont banquiers, marchands, architectes, navigateurs, jardiniers, etc., etc. ; ils grossissent la foule de ceux qui s’occupent de l’art de guérir ; on les retrouve dans tous les corps de métiers et dans toutes les professions mécaniques. Il y avait autrefois parmi eux des princes et des dignitaires, mais la révolution de Morée leur a tout enlevé. Le Fanar où s’était réfugiée la gloire des Grecs, le Fanar qui était pour eux une autre Athènes, ne montre plus aujourd’hui que des ruines au voyageur ; cette brillante aristocratie qui semblait continuer à Stamboul la gloire de Bysance, a été dispersée çà et là dans les provinces de l’Empire ; quelques nobles familles ont été proscrites ; d’autres ont pris le chemin de Naupli, dernier rendez-vous de, toutes les vanités grecques. Les Grecs de Constantinople ont conservé un patriarche qui est pour eux une sorte de gouvernement, des écoles primaires, des hôpitaux ; les églises qu’ils ont pu sauver ne subsistent qu’à force de sacrifices. Tel sanctuaire grec qu’on aperçoit à peine a souvent plus coûté qu’une mosquée avec son dôme couvert de plomb et son orgueilleux minaret. Les Grecs trouvent une dernière consolation dans les cérémonies de leur culte ; ce n’est que dans leurs églises qu’ils