Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/248

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nent la justice à leur suite ; ces bonnes gens se présentent avec confiance pour réclamer ce qu’on leur a promis, et vous voyez ce qui leur arrive.

Le sultan a un kiosque sur la côte de Thérapia ; il s’y arrête quelquefois pour se reposer après une course, et quand il va du kiosque de Thérapia à ses autres pavillons de la rive asiatique, il monte son bateau à vapeur dont la nouveauté l’enchante jusqu’à lui faire oublier ses élégantes felouques. Le grand-seigneur se fait suivre quelquefois de sa musique ; la plupart des airs qu’elle joue sont italiens ; j’ai ouï dire que la musique impériale fait chaque jour de nouveaux progrès ; c’est jusqu’à présent ce qu’il y a de plus avancé dans la réforme ottomane. Sa hautesse se promet pour l’hiver prochain de nouveaux plaisirs empruntés aux usages d’Europe ; elle ira à la chasse comme nos princes d’Occident. J’ai vu à Thérapia les chiens de chasse qu’on élève pour le sultan Mahmoud ; ces chiens sont couverts d’une étoffe écarlate, et si on coîffait leur tête d’un tarbouch, on pourrait les prendre pour de jeunes itch-oglans.

Buyuk-Déré (le grand vallon) n’a rien de beau que la vallée qui lui donne son nom ; la cité moitié grecque, moitié arménienne, né reçoit guère de mouvement que des ambassades européennes qui ont sur cess bords leurs palais d’été. Les maisons de Buyuk-Déré, mieux construites et plus élégantes que celles de Thérapia forment, le long de