église dédiée à saint Michel, pour en prendre, les pierres et les colonnes. On passa au fil de l’épée tous les Grées qui fesaient mine de résistance. Ce château, ainsi bâti aux portes de la capitale, était une véritable déclaration de guerre. Vainement, Constantin proposa de repousser les barbares ; il fut retenu par le sénat et le clergé, et personne ne voulut le suivre. Mahomet II avait appelé ce château Bash-Kesee (coupe tête).
Quand on étudie les événement humains, on y découvre souvent un caractère qui leur donne une certaine conformité. Ne pourrions-nous pas rapprocher ici deux grandes époques de décadence ou plutôt deux hommes qui résument à eux seuls leur époque, le dernier des Constantins et le sultan Mahmoud ? Quel plus beau spectacle dans l’histoire que celui de Constantin, armé seul pour son vieil empire, appelant en vain à son secours un peuple qui ne le comprenait point, et succombant enfin glorieusement sous les débris de sa capitale ! C’était peut-être la première fois dans le monde qu’un empire tombait avec un chef qui avait tout fait pour le conserver ou le défendre, car presque toujours les trônes ne se brisent que par la faute des rois. Mais il était réservé au dernier César de faire inutilement de grandes choses, sans doute pour qu’une page héroïque fût mêlée à cette honteuse histoire de la chute de Bysance, et qu’un dernier rayon de gloire planât sur les ruines de l’empire. Le trône du