Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/336

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blent à ceux que le roi des Phéaciens voulait donner à Ulysse, et que les dieux, nous dit l’Odyssée, avaient doués d’une intelligence miraculeuse qui leur tenait lieu de pilote.

Il existe dans l’arsenal une école pour la marine, on y enseigne les mathématiques d’après Bezout et Reynaud ; les élèves copient des cahiers sous la dictée des professeurs ; ils écrivent ou tracent des lignes et des figures de géométrie sur des tableaux d’ardoise ; ils sont divisés en plusieurs classes ; leur nombre s’élève à plus de deux cents. D’après les informations que j’ai prises, cette école pourrait fournir à l’état des hommes éclairés et utiles si le gouvernement ne lui enlevait ses élèves dès qu’ils savent quelque chose, et souvent même lorsqu’ils ne savent rien encore. L’école de l’arsenal a une chaire de français ; j’ai causé avec le professeur qui enseigne cette langue, il m’a paru un homme instruit ; je ne crois pas toutefois que les jeunes Turcs qui suivent son cours, aient beaucoup profité de ses leçons, car j’ai adressé quelques mots à plusieurs d’entre eux, et personne ne m’a répondu.


La position de l’arsenal m’a paru admirable ; on peut dire en général que dans le pays des Turcs il n’y a de beau que ce que les hommes n’ont pas fait. J’ai remarqué que les chantiers du grand-seigneur se trouvaient près du lieu où la flotte de Mahomet II fut lancée dans les eaux du hâvre, après avoir été trans-