Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/353

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d’autres torrens et d’autres sources. Il faut dire cependant que le gouvernement de Stamboul, ayant eu des velléités de prévoyance dans la dernière guerre avec les Russes, a songé à protéger les eaux de Belgrade en cas d’une attaque de l’armée ennemie ; on trouve sur les hauteurs qui dominent les bends des restes de quelques retranchement élevés par le capitan-pacha ; mais cette faible défense n’aurait point arrêté les Moscovites.

Le bend le plus remarquable est celui qui a été construit par le sultan Mahmoud. Je ne vous parlerai ici que de l’inscription turque gravée en lettres d’or sur un marbre qui décore la chaussée du bassin. Cette inscription, que couronne le toura ou le chiffre impérial, est fort longue et tout entière à la louange de Mahmoud, la gloire des sultans, mer immense de générosité, souverain de l’Océan des bienfaits. Mahmoud est placé beaucoup au-dessus d’Alexandre pour avoir fait construire un réservoir. « Ô Dieu ! s’écrie le poète, nous te demandons tous les jours la pluie, mais le bend élevé par le sultan suffirait à nos besoins, lors même qu’il ne pleuvrait pas pendant mille ans. » Malgré cette assurance donnée par le poète, on n’en est pas moins à Constantinople dans les plus vives alarmes lorsqu’on éprouve une grande sécheresse, et que les eaux des aqueducs commencent à diminuer. Aucune merveille, selon le poète, ne peut se comparer à l’œuvre de la magnificence