Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/402

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LETTRE XLIX.

BAZARS DES ESCLAVES.

Péra, septembre 1830.

Le bazar ou le marché des esclaves était autrefois fermé aux chrétiens ; la permission de le visiter ne s’accordait qu’aux ambassadeurs rappelés par leurs cours, et partant de la capitale. Je ne pense pas qu’on voulût les consoler ainsi de leur disgrâce, car de toutes les misères qu’on peut voir à Stamboul, il n’y en a point dont le vue puisse affliger davantage un Européen. Depuis quelque temps, les Turcs se sont relâchés de leurs rigueurs jalouses, et le bazar des esclaves est ouvert aux chrétiens comme aux Musulmans ; nous y sommes entrés aussi facilement qu’au bazar du papier ou au bazar des livres.