de couleur dans la capitale et les provinces. Des personnes qui habitent le pays, m’ont assuré que les enfans de couleur ne vivaient pas long-temps en Turquie, et que le climat ne leur était pas favorable : c’est à la médecine à expliquer ce phénomène. J’ai appris sur les esclaves noirs une autre particularité qui ne m’a pas moins étonné. Il arrive très-souvent que ce sont les négresses qui allument les incendies. Ces malheureuses créatures sont-elles portées à ce crime par les instigations de la malveillance ? Est-ce la haine, la vengeance, ou le délire qui les pousse ? Pour expliquer ce furieux instinct des négresses, doit-on interroger les passions humaines ou seulement la physiologie ? Je ne hasarderai ici aucune conjecture, et je me contenterai de vous affirmer le fait qui est attesté par tous les Francs établis à Péra.
Le commerce des esclaves a du suivre plus que tout autre les chances des armés ottomanes et les destinées de l’empire. Comme les prisonniers étaient réduits à l’esclavage, on peut se figurer quel devait être le nombre des captifs après une guerre où les Turcs avaient triomphé de leurs ennemis ; et surtout des chrétiens. Depuis que les Osmanlis ne font plus la guerre, ou qu’ils ne font plus que des guerres malheureuses, les bazars ont dû être beaucoup moins peuplés ; les Turcs ont été obligés de faire venir de l’Afrique et de quelques contrées de l’Asie les esclaves dont ils avaient besoin. Une seule