Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 3.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

les yeux. « Ce conseil que vous voyez, lui dis-je, a décidé qu’on attacherait un grelot à Rodilard, à l’Alexandre des chats ; la résolution est unanime, mais personne ne se présente pour l’exécution.

L’un dit : « Je n’y vas point je ne suis pas si sot ; »

L’autre : « Je ne saurais. » Si bien que sans rien faire

On se quitta…

Ce conseil des rats ressemble parfaitement au conseil dont le mollah d’Eyoub faisait partie. Le mollah souriait lui-même de la ressemblance et de la leçon ; mais il n’en craignait pas moins d’éveiller les passions du peuple, et, pour justifier ses craintes, il nous a cité un apologue oriental, dont voici le sens

« Un jour le cousin se présenta devant Salomon et se plaignit du vent du nord qui lui faisait de grands dommages. Salomon écouta les plaintes du cousin, et lui dit : Si le vent du nord t’a fait quelque dommage, il sera puni ; mais je ne dois pas le condamner sans l’entendre : je vais le faire venir devant moi. À ces mots, le cousin tout effrayé, répliqua : 0 grand Salomon, que Dieu me préserve de la présence du vent du nord car s’il vient ici, je ne pourrai plus faire, entendre ma voix ni rester devant votre tribunal. » « Nous autres magistrats, ajouta le mollah, nous