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Page:Michel - Chant de mort à mes frères, 4 Septembre 1871.djvu/1

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Maison d’arrêt de Versailles
4 septembre 1871


Chant de mort à mes frères.


Sur le cadran brisé rapides vont les jours
Passez toujours
Emportez tout les haines les amours

Passez passez heures journées
Que l’herbe pousse sur les morts
Tombez choses à peine nées
Vaisseaux, éloignez-vous des ports
Passez, passez ô nuits profondes
Émiettez-vous ô vieux monts
Proscrits ou morts nous reviendrons
Des cachots des tombes des ondes.

Nous reviendrons foule sans nombre
Nous reviendrons par tous les chemins
Spectres vengeurs sortant de l’ombre
Nous viendrons, nous serrant les mains