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LE PÈRE REMY




C’est encore l’histoire d’un vieux maître d’école de village.

Nous parlons souvent de ces obscurs soldats de la civilisation, dont toute la vie s’écoule ignorée, et dont les jours tombent l’un sur l’autre avec le calme monotone de l’éternité.

Ceux-là font beaucoup pour leur époque qui ont appris à lire à beaucoup, ils feraient plus encore s’ils essayaient de former de petites bibliothèques historiques à l’aide desquelles leur village lirait autre chose que le messager boiteux ou le grand conteur, (car nous en sommes là en plein XIXe siècle).

Le père Remy était, lui, de ceux qui pensent à tout ; il avait bien un défaut, celui des vieux savants : il aimait les mots pompeux, mais il avait fait tant de choses utiles qu’on le lui pardonnait facilement ; il avait encore parfois un autre défaut commun à tous ceux qui ont énormément travaillé pour parvenir à ce qu’on leur laissât faire le bien,