Page:Michel - Contes et légendes.djvu/49

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Remy, nous nous chargerons de la direction de la crèche et de l’asile ; nous y emploierons deux pauvres veuves que nous connaissons ; elles auront la nourriture, le logement comme nous pourrons, et quant aux appointements ils viendront dans quelques mois.

Presque toutes les couturières de l’atelier se trouvaient là, elles convinrent entre elles de réunir tous les chiffons dont personne ne se servait, d’y ajouter un peu de neuf à l’aide de leur petit gain et de confectionner, en veillant un peu plus tard, des vêtements à ceux des petits enfants dont les parents étaient gênés.

le maire se trouvait là ; il voulut ajouter sur la caisse communale une petite somme mensuelle, pour aider à l’entretien des enfants.

J’accepte la somme, monsieur le maire, dit le père Remy, mais je ne veux pas vous tromper ; elle servira pour commencer un asile de vieillards.

Si le maire n’avait pas su combien peu il fallait au père Remy pour tout ce qu’il entreprenait, il aurait été épouvanté ; mais il connaissait le courage et l’économie du bon vieillard.

Dans ce cas-là, dit-il, je vous donne, pour vos vieux, la grange dont j’ai hérité avec la maison de ma pauvre mère et l’asile des vieillards sera en son souvenir.

Nous l’appellerons, dit le maître d’école, maison de retraite de la bonne Marguerite.

Cette soirée, en effet, porta bonheur à tous ceux qui concoururent à ces fondations, car l’asile des roses et la maison