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Page:Michel - Contes et légendes.djvu/51

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se mit de la partie ayant toujours au premier rang Jean Paul et Rose avec les grands élèves.

Les terrains incultes furent défrichés, le produit employé à la nourriture des enfants et des vieillards ; ceux-ci voulurent travailler eux-mêmes à de faciles ouvrages pour la culture ou l’atelier ; il y eut, par ce moyen, non seulement assez d’argent pour faire vivre et augmenter les trois établissements, mais encore pour aider pendant les années difficiles quelques ménages du village et même du canton.

Le père Remy se trouva donc avoir fondé sans capital autre que son courage et son activité un atelier, un asile, une crèche et une maison de vieillards.

Souvent le père Christophe avait fait là-dessus des vers en son honneur et il était allé bien des fois chez l’imprimeur de la ville, afin qu’il l’aidât à trouver un éditeur, mais celui-ci avait toujours refusé de se charger du manuscrit, ce dont le père Christophe se désespérait.

Il se décida à prier le père Remy lui-même de corriger l’ouvrage, ce que celui-ci promit pour quand il n’aurait rien de mieux à faire et il mit le manuscrit dans sa poche.

Chaque jour Christophe s’informait si la correction était commencée et toujours le maître d’école lui répondait : j’ai encore quelque chose de plus utile à faire avant.

Le poète finit par s’impatienter et demanda au père Remy s’il aurait éternellement quelque chose de mieux à faire.

C’est bien probable, répondit-il, mais je vous sais un gré infini de l’intention.