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Bien peu d’enfants étaient titrées parmi celles que connaissait Rose.

Madame de Pouffard qui était fort curieuse, voulut bien faire une exception en faveur de Céline, la petite fille à la lettre, mais les compagnes d’Euphrosine ne se trouvèrent en tout qu’au nombre de quatre ou cinq.

Le grand jour arriva.

La famille de Pouffard n’ayant guère songé que les enfants ne voyagent pas seuls, avaient oublié d’arranger les choses en conséquence. Toutes les petites invitées restèrent donc chez elles.

Céline seule ayant été expressément demandée par Rose, fut amenée pas sa mère et remise entre les mains de l’institutrice. La mère de Céline avait deviné un petit service à rendre et n’avait pas voulu le refuser.

La marquise de Pouffard fut un peu mortifiée de l’absence des petites filles et du départ de la mère de Céline : mais elle pensa n’avoir point commis d’autres bévues. Elle avait eu la chance que sa société à elle, Mesdemoiselles de la Truffardière et Mesdames Piquador de Bêtenville, n’ayant jamais rien à faire, vinrent voir ce que c’était que cette invitation qui leur tombait du château des Hulottes.

On avait appris, le matin, que le médecin avait une fille de onze ans, Noémi Martin ; Rose rédigea donc, au nom de son élève, une jolie petite lettre pour lui expliquer qu’au moment même on venait d’apprendre l’arrivée pour les vacances, de la petite voisine, et qu’on la priait instamment de venir avec Madame Martin.

Puisqu’on invitait Paul et Noémi, il devenait d’autant