Page:Michel - Contes et légendes.djvu/65

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plus clair que le châtelain des Hulottes organisait des parties de vacances pour quelque fils ou neveu en même temps que pour sa fille.

« Nous allons bien nous amuser et nous rirons joliment dit le grand rieur de Paul, en prenant par la main sa grosse petite sœur. »

Grand fut le désappointement de Monsieur le marquis, quand Paul et ses amis, munis de leurs invitations, se présentèrent avec Noémi, coiffée de son grand chapeau de paille à couronne de coquelicots et vêtue de sa plus fraîche robe de mousseline.

Madame Martin avait été négligée, comme trop provinciale ainsi que les autres dames du pays, et elles étaient un peu les complices de leurs fils.

Paul et ses amis n’étaient guère des compagnons à offrir à Messieurs Gannachon de Volembois et Pompilius d’Écorchoison ; mais la bévue était commise, il fallait la boire.

Ces messieurs furent invités pour commencer la journée, à passer dans la salle des ancêtres : c’est ainsi qu’on nommait le musée.

Pendant ce temps, Mesdames de la Truffardière et de Bêtenville avaient suivi la marquise au salon où elle leur faisait admirer les incrustations du piano, la dorure des cadres et une foule d’autres belles choses.

D’autres se seraient ennuyées à mourir ; mais Mesdames de la Truffardière et de Bêtenville savaient qu’elles trônaient dans un château, elles n’avaient pas encore eu le temps de s’apercevoir d’autre chose.