que dans toutes les autres branches de l’art industriel,
l’artiste devra éviter la recherche d’une
imitation servile toujours mauvaise en elle-même,
car il n’y a pas d’art où il n’y a pas de
composition. Il se heurterait du reste à chaque
pas à des difficultés presque insurmontables,
inhérentes à la technique d’un métier dont il
faut dix ans pour posséder la pratique et dans
lequel on apprend toute sa vie. Il est donc nécessaire
de choisir dans les feuilles et les fleurs
et pour qui sait regarder, la moisson peut être
riche ; puis il faut s’attacher de préférence à
celles dont les contours sont francs et les silhouettes
faciles à suivre. La plante a-t-elle de
vives arêtes, une certaine rigidité d’aspect,
une construction presque régulière, il faudra
simplifier encore, exagérer cette rigidité pour
lui donner du caractère, du style en s’inspirant
des lois de sa construction et en étudiant le côté
géométrique de sa forme. Il n’y a pas dans la
nature, a-t-on dit, deux feuilles exactement
semblables sur une même plante, mais toutes
découlent du même principe de construction :
chaque feuille a sur cette plante un squelette