Page:Michel - L'ornementations des reliures modernes, 1889.djvu/20

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emporte des photographies et, rentré chez soi, on n’a plus qu’à étendre le bras pour trouver, tout classé dans un carton, l’objet demandé, meuble, cadre, frise. Mais si on connaît un peu mieux l’ensemble de l’histoire de son art, connaît-on mieux l’art lui-même ?

À quoi bon du reste se donner tant de mal ? Que va-t-on demander en général à l’artisan qui entre dans la carrière, de copier, de copier toujours, ce à quoi nos devanciers ne songeaient guère ; car voilà la seconde cause et la plus grave, elle est dans l’admiration exclusive des amateurs pour les objets anciens. Non seulement cela a tué tout effort dans le germe, mais encore on s’est persuadé dans notre industrie que pour copier on en saura toujours assez et on a copié sans intelligence.

Si, au lieu de se trouver en présence d’un engouement sans mesure, on avait vu naître et grandir une admiration raisonnée de la reliure ancienne ? si cette admiration avait eu des degrés, si l’on avait fait un choix ? Mais non pas ; on a tout englobé dans un enthousiasme général.