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Page:Michel - Légendes et chants de gestes canaques, 1885.djvu/65

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c’est la fille de Tomaho, la femme de Daouri, ils entendent l’orage plus terrible que mille guerres, c’est le cyclone.

Pauvre fille dans la case de ton père, il bercerait tes enfants, le vieux Tomaho aux cheveux blancs, il leur dirait pour les endormir la chanson des pères.

Mais plus jamais Païla ne reverra personhe. Plus jamais elle ne se lèvera de la place où elle est assise.

Devant elle le sol s’est fendu, il s’y verse des torrents sans fin, derrière elle, la montagne est déchirée : à droite et à gauche sont des abîmes.

Et l’eau monte, monte, elle s’élève jusqu’aux nuages et les nuages s’abaissent toujours ; l’eau des nuages et l’eau de la mer se confondent, plus haut que les plus grands des arbres dont les blancs font leurs mats, les voilà comme des montagnes de nuit.