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Page:Michel - Légendes et chants de gestes canaques, 1885.djvu/66

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Que va-t-elle devenir Païla la brune ? sur sa tête est la grande pluie, sous ses pieds l. mer qui monte, autour d’elle des gouffres sans fond.

Elle se penche sur les petits afin de les préserver de l’eau, son dos arrondi les couvre comme une caverne elle leur parle tout doucement pour que l’aîné qui comprend ne prenne pas peur.

Et les enfants sourient se croyant en sûreté près de leur mère.

Païla regarde dans la nuit, il n’y a plus de terre, et sur l’eau des troncs de niaoulis et des cadavres s’en vont plus loin que n’était la terre, des hommés des femmes, des enfants, sont couchés comme s’ils dormaient, ils sont morts.

Pendant cinq levers de lune l’eau tombe ainsi, mais il n’y a plus ni lune ni soleil pour les compter, le ciel est noir, l’eau tombe, tombe toujours.