Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/104

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savoir, car vous vous êtes caché ; vous êtes un traître.

» Pour en finir avec ce misérable, je dirai que quelques jours après, je le rencontrai de nouveau ; à ma grande stupéfaction je le vis décoré de la légion d’honneur et colonel : c’était le prix de sa trahison.

» Un autre aussi fut décoré, c’est le capitaine D… qui n’avait pas paru tout le temps de la bataille.

» Voilà les deux seuls fuyards que j’aie vus à Montretout, ils furent faits chevaliers de la légion d’honneur.

 » Amilcare Cipriani. »

À Montretout fut tué, entre autres, Gustave Lambert qui peu de temps avant la guerre organisait une expédition pour le pôle nord par le détroit de Béering.

On s’occupa beaucoup ces années-là des pôles ; il avait été question aussi en 70 de la tenter en ballon.

Cette même année 70-71, les explorateurs étaient au nombre de trois, chacun par un chemin différent ; il y avait un Américain, un Anglais, un Français.

Ce dernier seul, qui était Lambert, ne partit pas. Ces passionnantes expéditions trouvaient parmi nous des enthousiastes.

Aujourd’hui semblables voyages se préparent, les explorateurs sont trois également : un Américain, Peary, un Anglais, Jakson.

Un Norvégien, Jansen.

Un autre Norvégien, Nansen, de retour en ce moment raconte son voyage sur l’indestructible navire Le Fram.

Et comme il y a vingt-cinq ans, grand nombre d’entre nous songent au temps ardemment désiré où dans la grande paix de l’humanité la terre sera connue, la science familière à tous, où des flottes traverseront l’air et glisseront sous les flots, parmi les coraux, les forêts sous-marines qui recouvrent tant d’épaves, où