Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/112

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Il en fallait beaucoup pour lui, en effet, tant, que toutes les balles de la semaine sanglante passèrent sans l’atteindre, si bien qu’au retour de la déportation il se tua, lui-même, les bourgeois le trouvant trop vieux pour travailler.

Les poursuites à l’occasion du 22 janvier commencèrent de suite.

Le gouvernement jurant toujours qu’il ne se rendrait jamais, essaya de faire rentrer dans le silence les comités de vigilance, les chambres fédérales, les clubs ; alors tout devint club, la rue fut tribune, les pavés se soulevaient d’eux-mêmes.

Des milliers de mandats d’arrêt avaient été lancés, mais on ne put guère opérer que les arrestations immédiates, les mairies les refusaient, disant que ce serait provoquer des émeutes.

On s’est souvent demandé pourquoi, parmi tous les membres du gouvernement, dont pas un ne se montrait à la hauteur des circonstances, Paris eut surtout horreur de Jules Ferry, c’est surtout à cause de son épouvantable duplicité.

Il avait fait, au lendemain du 22 janvier, placarder l’affiche mensongère qui suit :

MAIRIE DE PARIS
22 janvier 4 heures 52 minutes du soir.

« Quelques gardes nationaux factieux appartenant au 101e de marche ont tenté de prendre l’Hôtel-de-Ville, tiré sur les officiers et blessé grièvement un adjudant-major de la garde mobile, la troupe a riposté, l’Hôtel-de-Ville a été fusillé des fenêtres des maisons qui lui font face de l’autre côté de la place et qui étaient d’avance occupées.

» On a lancé sur nous des bombes et tiré des balles explosibles ; l’agression a été la plus lâche et la plus